ANNÉE JUBILAIRE POUR LA PINARDIÈRE --- CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE CONVERSION (1975-2025) – « UN PETIT DÉBUT DE VIE ÉTERNELLE » --- SUPPLÉMENT THÉMATIQUE : QUELQUES THÈMES MARQUANTS (A)

 

             ANNÉE JUBILAIRE

 POUR LA PINARDIÈRE



CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE CONVERSION (1975-2025)

                                                                    – «UN PETIT DÉBUT DE VIE 

                                                                                      ÉTERNELLE»

 

SUPPLÉMENT THÉMATIQUE :  QUELQUES THÈMES MARQUANTS (A)

Dans cette section, je présenterai deux thèmes qui m’ont marqué profondément au fil des années, à savoir 1) la gratuité et l’assurance du salut et 2) La grâce efficace et irrésistible.  Dans 3) une publication ultérieure, j’aborderai un dernier thème qui me fascine et me passionne, celui de la doctrine de l’omniprésence divine selon différentes approches puis selon le théisme biblique.

 

1.      La gratuité et l’assurance du salut

 

Ce qui m’a grandement touché, lorsque j’ai commencé à explorer la Bible, en 1975, c’est la gratuité du salut. On ne peut se sauver soi-même. On ne peut mériter son ciel, même si l’on essaie d’être le meilleur possible.

Il est écrit :

« Il n'y a point de juste, Pas même un seul; Nul n'est intelligent, Nul ne cherche Dieu; 

Tous sont égarés, tous sont pervertis;  

Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul; »  


(Romains 3.10-12)

En fait l’être humain n’est pas simplement touché par le mal et le péché de manière superficielle, en surface. La Bible va jusqu’à affirmer qu’il est spirituellement mort.

 

Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion.

(Éphésiens 2.1)


Le diagnostic que Dieu fait de nous est radical, certes, mais le remède proposé est tout aussi radical, c’est-à-dire qu’il est loin d’être superficiel. Il est profond, il va jusqu’à notre radix, notre racine, notre for intérieur!

 


Si nous n’avions été que partiellement touchés par le péché, en surface, éraflés, égratignés, il n’aurait pas été nécessaire que Jésus vienne subir les affres de la croix. Si nous avions pu mériter nous-même le salut par notre sincérité et nos efforts personnels. Dieu le Père n’aurait pas fait  « l’impossible » : donner son fils unique « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3.16). 

Si Dieu est allé jusque-là, c’est qu’il n’y avait aucun autre moyen. Il fallait qu’un homme parfait (qui soit à la fois Dieu et homme), sans péché, soit notre substitut, qu’il se charge de nos fautes, afin que tous ceux qui croient en lui soient rachetés, sauvés et pardonnés de tout péché.

 

Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi.

Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.

Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.

(Éphésiens 2.8) 

Puisque nous ne pouvons accomplir ce qui est nécessaire au salut et que Jésus-Christ l’a fait, et il l’a fait parfaitement et complètement, alors nous pouvons, comme croyants, en toute confiance, rester assurés d’être sauvés, complètement pardonnés.

 

« Il n'y a donc maintenant aucune condamnation

pour ceux qui sont en Jésus Christ. »

(Romains 8.1)

« Aucune condamnation » pour tous ceux qui se sont confiés en Jésus-Christ seul pour leur salut, leur pardon. C’est une promesse et une conséquence logique, car si Jésus a porté nos péchés, je n’aurai pas à les porter.

 

Un autre texte, celui que Dieu a utilisé en 1975, pour toucher mon cœur :

 

Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.

Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

 Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée, quelle qu’elle soit.

(1 Jean 5.12-15)

 

 


Ce texte ne parle pas simplement d’adhérer à un système de croyances. « Celui qui a le Fils a la vie ». Il s’agit d’avoir reçu Jésus et d’avoir reçu la vie. Quelle vie? Pas la vie physique, car tous ont la vie physique, mais peu ont la vie spirituelle, voire éternelle. S’il faut avoir Jésus pour avoir la vie, alors il ne peut s’agir que de la vie avec le « grand V », la Vie éternelle. Sans Jésus, nous n’avons pas cette vie et nous restons dans la mort spirituelle, en attente du jugement dernier.

 

Et le texte déterminant :

Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

 (1 Jean 5.13)

Je croyais que l’on ne pouvait savoir si on était sauvé, avant le jugement dernier.

Lorsque j’ai lu ce verset, j’ai bien compris qu’il était légitime pour un humain de savoir qu’il est sauvé, s’il en remplit la condition. Quelle est cette condition?  Croire au Fils de Dieu. En fait lorsqu’on lit le
reste du Nouveau Testament, on constate que cette foi (confiance en la grâce de Dieu) est assortie de la repentance, qui consiste en un vif regret de nos péchés.  L’une ne va pas sans l’autre.

En fait, depuis 50 ans de lecture biblique quotidienne, et d’études des religions, je n’ai jamais vu un autre système de croyance, et ce, parmi les 5 grandes religions du monde, comportant ces 2 éléments : la gratuité et l’assurance du salut. Seul le christianisme biblique, prêché dans les Églises protestantes évangéliques affirme ces éléments importants de la foi chrétienne.

 

En fait les slogans qui résument l’enseignement des réformateurs protestants au XVIe siècle étaient les suivants : 

    ·         Sola scriptura (L’Écriture seule)

        ·         Sola fide (La foi seule)

        ·         Sola gratia (La grâce seule)

        ·         Solo Christo (Le Christ seul)

        ·         Soli Deo gloria (À Dieu seul soit la gloire)

                                                                               



Gratuité et assurance du salut : deux thèmes qui continuent de m’animer et de me fasciner encore après 50 années de médiation de l’Écriture sainte et de marche avec le Seigneur. 

 

2.      La grâce efficace et irrésistible

Lorsqu’en 1991, je suis entré dans le programme de maîtrise en théologie à la Faculté de théologie et de sciences religieuses (FTSR) de l’Université Laval, j’ai subi un « vertige », selon les termes de mon directeur, alors doyen, le professeur René-Michel Roberge. Un vertige, car je ne savais pas où me fixer


quant au choix d’un domaine de recherche. D’une part, j’étais intéressé par le calvinisme contemporain, tout particulièrement le secteur de l’apologétique réformée (défense théorique de la foi). Mon pasteur d’alors, Raymond Perron poursuivait ses études doctorales dans la même institution avec le même directeur, mais dans le domaine de l’apologétique réformée de Cornelius Van Til. Ce domaine m’intéressait depuis mes études de bac au Toronto Baptist Seminary (TBS).

D’autre part, mes réflexions portaient depuis un certain temps sur la pensée de Jean Calvin, réformateur de Genève, au 16e siècle, et la réception de sa théologie par ses successeurs et le débat en cours sur le pseudo-clivage entre « Calvin et les calvinistes ». Les doctrines contestées chez Calvin étaientprincipalement celle de l’expiation définie et celle de la grâce irrésistible.

En discutant au téléphone avec le professeur Roberge, celui-ci me dit une phrase semblable à celle-ci : « M. Pinard, c’est vous qui prendrez la décision, mais dites-vous bien que vous ne pouvez vous spécialiser en théologie protestante et passer à côté de
Calvin ».  Mon choix s’est donc fixé sur Jean Calvin et la doctrine de la grâce irrésistible, car c’est une notion dont j’avais longuement discuté avec des amis, dans le passé.


Bref, la plupart de mes cours en lecture dirigée portaient sur Calvin et m’ont permis de construire le squelette de mon
mémoire terminé en 1994.

 


J’ai poursuivi l’étude du même thème au doctorat, mais cette fois-ci, dans un traité différent du réformateur. La thèse a été achevée en 2006.



Mais qu’est-ce que cette « grâce efficace et irrésistible »?  Loin de moi l’idée d’aller de long en large sur ce sujet. 



Pour expliquer ce concept, il est nécessaire d’en dresser le contexte notionnel et théologique. Comme j’en ai fait allusion dans la section précédente, la Parole de Dieu fait un diagnostic
radical de l’être humain en sa situation spirituelle. C’est la raison pour laquelle,


puisque l’être humain est spirituellement mort, et qu’il refuse Dieu dans sa vie (le Dieu révélé dans l’Écriture), afin d’entrer en relation de filiale avec ce même Dieu et pour être sauvé, il a besoin de la grâce divine. La grâce c’est, premièrement une disposition divine où Dieu entre en relation favorable avec l’être humain en vertu de son amour et de sa bonté. Il accorde à l’être humain ce qu’il ne mérite pas. En effet, l’être humain mériterait la condamnation. Ainsi, de devenir enfant de Dieu, naître de nouveau spirituellement et recevoir la vie éternelle dans nos cœurs, tout cela dépend de la grâce divine, de sa faveur imméritée à notre égard.

Maintenant, quand nous parlons de « grâce efficace et irrésistible », il s’agit de cette action de Dieu qui intervient dans notre vie. Alors que nous-mêmes étions morts spirituellement, incapables, laissés à nous-mêmes, de cheminer vers Dieu, il nous attire à lui, de manière efficace, c’est à-dire, de façon à ce que l’objectif pour lequel elle est accordée sera atteint infailliblement. Tout comme un détergent est « efficace » lorsqu’il réussit à rendre propre ce qui était sale, la
grâce est efficace lorsqu’elle rend la vie à un « cœur de pierre » (Ézéchiel 36.26), elle rend la vie à quelqu’un en état de mort spirituelle. Elle nous communique la vie spirituelle et insuffle en nous le désir même de nous tourner vers Dieu.

Nul ne peut venir à moi,

si le Père qui m’a envoyé ne l’attire;

et je le ressusciterai au dernier jour.

(Jean 6.44)

 

C’est une « grâce efficace et irrésistible ». La Bible affirme que nous résistons à Dieu. Tout comme Adam, dans le jardin d’Eden fuyait Dieu, nous le fuyons en raison de notre péché. Mais lorsque vient le moment de grâce, Dieu renouvelle nos cœurs par son Esprit, et change notre volonté, par une intervention intérieure. Alors que nous étions en fuite, loin de Dieu, Dieu opère en nous un changement pour que nous retournions volontairement à notre Dieu et nous cessons de résister à Dieu.

C’est cela la grâce irrésistible! Nous prenons comme exemple un beau gâteau aux fraises garni de


crème fouettée (un shortcake aux fraises). SI nous disons qu’il est irrésistible, ce n’est pas que nous nous sentons forcés contre notre gré d’en prendre un morceau. Le caractère irrésistible de ce gâteau consiste en ce que sa simple vue éveille en nous tout un réseau de stimuli et de sentiments positifs, qui nous amènent à cesser de résister contre la tentation de nous en approcher. C’est alors que l’objet du désir devient une réalité gustative.


Cette comparaison peut nous aider à comprendre le phénomène d’appropriation de la grâce en nous et en quoi elle est irrésistible. Lorsque Dieu ouvre les yeux de notre cœur pour que nous voyions tous les bienfaits que peut nous procurer le Fils de Dieu en vertu de son œuvre sacrificielle sur la croix du Calvaire, alors nous ne pouvons faire autrement que de nous approcher et venir au Sauveur pour recevoir les bienfaits de son pardon, de son pardon et de sa réconciliation pour être sauvés et ce, tout à fait gratuitement.

« mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif,

et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau

qui jaillira jusque dans la vie éternelle. »

(Jean 4.14)

Bien sûr, il faut préciser que Dieu n’envoie pas cette grâce à tous les humains. C’est une grâce qu’il accorde à ceux qu’il a choisis de toute éternité, et pour lesquels Christ est venu donner sa vie. Mais
quoi, pourquoi cela n’est-il pas accordé à tous? « Ce n’est pas juste! », dira-t-on. En fait, ce qui serait juste ce serait que personne n’ait été choisi. Que Dieu ait décidé d’en choisir plusieurs, c’est cela qui devrait nous surprendre, voire nous émerveiller.

Une fois que cette grâce nous est accordée, c’est une vie éternelle qui commence, et elle ne se termine pas, on ne peut la perdre. Comme c’est Dieu qui en est l’auteur, c’est aussi Dieu qui s’assure de mettre en nous la persévérance pour arriver à bon port. Les brebis de Jésus ne périront jamais.

Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent

Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais,

et personne ne les ravira de ma main. 

Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous[b];

et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.

(Jean 10.27-29)


Bon, comme vous pouvez le constater, c’est ce sujet particulier qui m’a poussé à passer plusieurs années à l’Université pour en étudier les
ramifications, les tenants et les aboutissants, en passant par saint Augustin (surnommé le docteur de la Grâce) jusqu’au réformateur Jean Calvin (surnommé le docteur du Saint-Esprit[1]). Pour ceux que cela intéresse et qui désirent lire davantage sur le sujet, je mets en note quelques références[2].

 



[1] Pietro Bolognesi, « Calvin théologien du Saint-Esprit », https://www.ressourceschretiennes.com/article/calvin-th%C3%A9ologien-du-saint-esprit (Consulté le 2025-09-11).

[2] André Pinard, « La notion de grâce irrésistible dans la Response aux calomnies d’Albert Pighius de Jean Calvin », thèse doctorale, Université Laval, 2006, xxv 465 p. https://r.search.yahoo.com/_ylt=AwrFQtfXDsJo3gQyUQH_Ggx.;_ylu=Y29sbwNiZjEEcG9zAzEEdnRpZAMEc2VjA3Ny/RV=2/RE=1757577048/RO=10/RU=https%3a%2f%2fdam-oclc.bac-lac.gc.ca%2fdownload%3fis_thesis%3d1%26oclc_number%3d1032990738%26id%3daa55650c-b2d0-4de7-b4c8-999753a1efdf%26fileName%3d24111.pdf/RK=2/RS=adOhkRXqggFi87bHCIXZKTWclDM-     Idem., « Libre arbitre ou liberté de la grâce? – La notion de grâce irrésistible dans la Response aux calomnies d’Albert Pighius », Revue réformée, vol. 63, no 4, juillet 2012 , p. 47-72. https://larevuereformee.net/articlerr/n263/libre-arbitre-ou-liberte-de-la-grace-la-notion-de-grace-irresistible-dansla-response-aux-calomnies-dalbert-pighius-par-jean-calvin ; Idem, « Coup de grâce » augustinien dans la réponse aux calomnies d’Albert Pighius de Jean Calvin, Théologie évangélique, Vol. 8, no 3, 2010, p. 161-179. Voir aussi Kevin DeYoung, « Que voulez-vous dire par "la grâce est irrésistible"? » https://www.reveniralevangile.com/la-doctrine-de-la-grace-irresistible-kevin-deyoung/; John Benton, La grâce irrésistible, https://www.reveniralevangile.com/la-grace-irresistible-john-benton/; Charles Burgunder, La rédemption particulière, https://evangile21.thegospelcoalition.org/essais/la-redemption-particuliere-2/ .

 

 

 

 

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